«Le chemin qui conduit au nouveau départ implique un engagement sans relâche»
Urs Schwaller, président du Conseil d’administration, répond aux questions centrales concernant les modalités de remboursement et les prochaines étapes qui permettront à CarPostal de prendre un nouveau départ.
Monsieur Schwaller, le montant du remboursement dépasse largement la somme initialement communiquée par l’OFT. Pourquoi en est-il ainsi, et qu’est-ce que cela signifie pour la Poste?
Urs Schwaller: C’est vrai, jusqu’à présent il était question d’un montant se chiffrant en dizaines de millions de francs. Dans ce contexte, nous avons toujours souligné que les exercices 2016 à 2018 viendraient s’ajouter aux exercices 2007 à 2015. Pour nous, il était clair depuis le début que nous rembourserions jusqu’au dernier franc dû. Permettez-moi de récapituler à nouveau les remboursements qui ont été convenus: pour la période de 2007 à 2018, environ 188 millions de francs au total seront reversés à la Confédération, aux cantons et aux communes. À cela s’ajoutent plus de 17 millions de francs que nous versons volontairement pour la période antérieure à 2007.
Au total, il s’agit d’une somme d’argent considérable. Qui plus est, bien que nous ayons déjà constitué des provisions correspondantes, le remboursement aura bien entendu également une incidence sur le résultat annuel de la Poste et en particulier sur les chiffres de CarPostal.
Pourquoi versons-nous volontairement plus de 17 millions de francs supplémentaires. À l’heure actuelle, ne devrions-nous pas plutôt faire des économies?
C’est une question légitime. Nous en avons longuement discuté au sein du Conseil d’administration, parce que cette créance est prescrite sur le plan juridique. Nous sommes parvenus à la conclusion que nous devions tout de même rembourser cette somme. Réparer le tort causé est un point essentiel de notre promesse. Nous souhaitons en particulier regagner la confiance de nos partenaires.
Nous savons tous que la Poste cherche actuellement à faire des économies dans divers secteurs – notamment au niveau de son réseau de filiales. Nous ne devons pas oublier que ces mesures d’économie sont d’ordre structurel, et sont tout simplement dues à l’évolution de l’environnement de marché dans lequel nous nous trouvons. Les remboursements ne donneront en aucun cas lieu à un programme d’économies supplémentaire réalisé aux dépens de notre personnel.
Vous parlez d’étape essentielle. Que va-t-il se passer à présent?
Le remboursement est en effet une étape essentielle dans cette démarche visant à faire toute la lumière. La mise en œuvre des autres mesures se poursuit à plein régime. La nouvelle direction de CarPostal est presque au complet et les postes encore vacants devraient être pourvus sous peu. Le démantèlement de la structure de holding IMPRESA suit son cours et deviendra effectif dès l’année prochaine. De même, le remplacement de la société de révision sera effectué dès l’année prochaine et le programme de compliance annoncé sera mis en place dans les mois à venir. Les préparatifs en vue du retrait des activités internationales sont eux aussi en bonne voie. Par ailleurs, nous examinons actuellement encore la possibilité d’intenter des actions en responsabilité et en dommages-intérêts. Comme vous pouvez le constater, nous avons déjà accompli un important travail, mais il reste encore beaucoup à faire. Je remercie sincèrement toutes les personnes impliquées pour leur engagement sans relâche.
Selon vous, quand la confiance en notre entreprise sera-t-elle rétablie?
La confiance ne peut être restaurée du jour au lendemain. C’est à nous de la regagner jour après jour. L’équipe dirigée par Thomas Baur y travaille d’arrache-pied depuis un certain temps déjà et a largement contribué à la solution trouvée pour les remboursements.
Cela m’exaspère d’autant plus de voir que des erreurs commises par le passé nous empêchent d’aller de l’avant, par exemple les problèmes chez PubliBike ou les erreurs faites dans le décompte des frais de notre personnel de conduite. C’est pourquoi il m’est aujourd’hui impossible de donner un délai concret. Une chose est sûre: en fin de compte, nous serons jugés sur nos seules actions, ou comme le dit le proverbe: «Les actes en disent plus long que les mots». C’est pourquoi nous continuons à mettre tout en œuvre, au sein du Conseil d’administration et de la Direction du groupe, afin de concrétiser toutes les mesures à venir et de soutenir les équipes responsables.
Je saisis ici l’occasion de remercier chaleureusement l’ensemble des collaborateurs et des collaboratrices de la Poste pour leur travail. Nombre d’entre eux accomplissent jour après jour un travail remarquable et n’ont rien à voir avec les gros titres concernant notre entreprise qui ont fait la une des journaux ces derniers temps. Il ne faut pas l’oublier.
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