Lubrifier et aspirer la poussière pour que les colis arrivent à destination
Chaque jour, plus de 300’000 colis défilent dans les installations de transport du centre de tri de Härkingen. Et chaque jour également, environ 30 techniciens d’exploitation veillent à ce que rien ne coince ou ne dérape. Voici un aperçu de leurs interventions à plein régime.

Au centre colis Härkingen, c’est à 12 mètres au-dessus du sol qu’évoluent les techniciens d’exploitation, sur un colosse d’acier avec des passerelles et des rampes permettant des interventions en quelques minutes pour l’entretien de l’installation de tri.
Pas une partie de plaisir
Files d’attente réduites
«Changer une roue à plein régime» ou «opérer sur un cœur qui bat»: voilà à quoi Daniel Büttler, responsable d’une équipe de sept à dix techniciens par plage, compare son travail. Les techniciens polyvalents sont répartis avec leurs ordinateurs aux endroits stratégiques de l’installation, véritables miradors depuis lesquels ils débarquent dans leur zone dès qu’un écran s’éclaire en rouge pour signaler une panne.

Tels des sentinelles juchées dans les arbres, des stations informatiques sont réparties sur l’installation, via lesquelles les techniciens d’exploitation reçoivent les avis de perturbation en quelques minutes.
Il peut s’agir d’une élévation de la température de l’un des 2400 moteurs électriques des bandes transporteuses, d’un réflecteur endommagé dans l’une des innombrables barrières lumineuses, ou encore d’un bouchon temporaire provoqué par un enchevêtrement d’emballages en plastique qui adhèrent au métal nu au lieu de glisser à cause de l’humidité ambiante régnant dans le hangar. Les collaborateurs, en contact radio permanent, se font livrer les pièces détachées nécessaires depuis l’entrepôt, éliminent les bouchons à l’aide de longues pinces ou remettent en place les guides de démarcation qui ont bougé. Au besoin, la courte section affectée parmi les 670 bandes transporteuses est mise à l’arrêt par radio pendant une durée de quelques secondes à quelques minutes pour que le technicien puisse opérer sans entrave – les colis bifurquant alors dans une boucle de déviation de quelques minutes.

Un accessoire indispensable en plus des outils pour l’installation: les techniciens d’exploitation communiquent par radio sur l’évolution des réparations, les besoins d’assistance ou les pièces de rechange requises dans le stock de pièces détachées.
Graisser, réparer et aspirer
Au cours des périodes plus calmes de tri des colis Economy, pour lesquels les délais sont plus confortables, les quelque 4500 alertes soulignées de rouge émises par les capteurs pendant chaque plage sont un peu moins rapprochées. Les collaborateurs profitent de ce répit pour graisser et lubrifier les nombreuses parties mobiles de l’installation, comme les articulations, les aiguillages, les rouleaux et les charnières. Les opérations de remplacement de pièces de plus grande envergure attendent quant à elles une interruption de l’activité de tri, qui est normalement planifiée de minuit à cinq heures du matin, mais peut être réduite à une ou deux heures seulement à la veille des fêtes de fin d’année. Dans leur atelier comme sur l’installation, les techniciens d’exploitation doivent être à même de jongler aussi bien avec une panoplie d’outils tels qu’une pompe à graisse, un tournevis, un fer à souder, une clé anglaise ou une pince à dénuder qu’avec un aspirateur industriel. Car les machines en fonctionnement et les 60 millions de cartons déjà triés à Härkingen depuis le début de l’année soulèvent un tourbillon de poussière. Or, cette poussière s’infiltre dans les moindres interstices et, sans les soins consciencieux des collaborateurs, elle pourrait paralyser la puissante bête de tri et, partant, le flux continu des colis entre les plateformes en ligne et les clients impatients.

Daniel Büttler, responsable d’équipe au sein de la technique d’exploitation, est chargé de redresser une barre déplacée afin que l’installation fasse glisser de manière précise les colis dans le couloir souhaité.

Si l’un des quelque 2400 moteurs électriques du centre se met à surchauffer, une notification correspondante clignote immédiatement sur les écrans des techniciens.
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